
Selon Oliver Darcy (qui édite l'excellent média indépendant Status.news, abonnez-vous ! ), tout commence après une interview de Kamala Harris diffusée par 60 Minutes. Furieux, Trump accuse la chaîne de manipulation et exige la publication brute de l’entretien, un caprice que mêmes les juristes les plus aguerris estiment non fondé. Mais Jeff Shell, le futur président de Paramount Global, prend au sérieux cette exigence et demande à la direction de CBS News de s’y plier.
Shell, ex-patron de NBCUniversal, est censé prendre la tête de Paramount après sa fusion avec Skydance. Mais avant même que la transaction ne soit finalisée, il commence à interférer dans les décisions éditoriales de CBS News. D'un point de vue éditorial, une ligne rouge est franchie.
Face à lui Wendy McMahon, qui dirige CBS News, s’est battue pour préserver l’indépendance éditoriale du groupe, et Bill Owens, patron de 60 Minutes, refuse catégoriquement de céder aux pressions.Après l’incident initial, Trump attaque CBS en justice pour 10 milliards de dollars. Face à cette menace, Shell et Shari Redstone (actuelle propriétaire de Paramount) demandent un règlement du litige, ce qui impliquerait d’admettre des torts inexistants.
Accepter un compromis signifierait valider un mensonge et encourager Trump à utiliser la justice comme une arme contre la presse. Un aveu de faute donnerait raison à sa stratégie de victimisation et ouvrirait la voie à une autocensure des médias.
Alors que Disney et Meta ont déjà choisi de négocier avec Trump, que Jeff Bezos provoque l'ire d'une partie de ses journalistes en s'immisçant dans le contenu des pages "Opinions" du Washington Post, CBS est à un tournant historique. Son indépendance, héritée d’icônes comme Edward Murrow et Walter Cronkite, est en jeu.

First Learn The Rules. Then Break Them
Member discussion